Le chorégraphe Léo Lérus orchestre une fascinante partition du vivant pour un quatuor d’interprètes. Création vibrante, baignée dans la lumière d’un coucher de soleil, Gounouj puise dans la nature et la culture guadeloupéennes l’énergie d’une danse hypnotique.
En langue créole, gounouj signifie grenouille. Dès la tombée de la nuit, la symphonie de leurs croassements se fait entendre à Gros Morne – Grande Anse, en Guadeloupe. Dans ce site préservé, parfait point d’équilibre entre la faune, la flore et le climat, le chorégraphe antillais Léo Lérus (passé par la Batsheva Dance Company avec Sharon Eyal) a puisé l’inspiration d’un premier trio. La pièce, devenue un envoûtant quatuor, fait des danseurs les sismographes de la beauté et de la fragilité d’un écosystème menacé.
Tandis que les chants d’oiseaux, le bruit des vagues et la chorale des batraciens se mêlent aux percussions du jazzman Arnaud Dolmen, les corps s’animent. Ils balancent entre une gestuelle sensuelle et les pas de la danse gwoka, en dialogue intime avec le rythme du tambour. Les interconnexions intenses du quatuor, traversées de crainte et d’espoir, traduisent l’expérience d’une mue inconfortable mais inévitable vers une nouvelle cohabitation avec le vivant, à réinventer.