Qu’y a-t-il après l’état amoureux ? La vie, le désir toujours présent, les rêves et l’énergie des corps en fusion. Démonstration avec la transe électrisante de Sharon Eyal qui offre une performance viscérale à ses sept interprètes, pour faire danser les blessures jusqu’à l’oubli.
Des marches, des piétinements rythmés, des corps cambrés et déhanchés, des mouvements lascifs ou syncopés jusqu’à la transe, une lumière subtile en demi-teinte : autant d’indéniables marqueurs du style Sharon Eyal. Formée à Tel Aviv au sein de la Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin, la chorégraphe a fondé en 2013 avec son compagnon Gai Behar la compagnie L-E-V. Depuis, le duo emporte l’adhésion à chacune de ses créations par son aptitude à conjuguer énergie et sensualité, inspiration futuriste et écriture nourrie de références. Ce sidérant ballet en offre une nouvelle illustration.
Près d’une heure durant, les interprètes sous tension traversent la palette des gestes et des émotions, donnant à voir une éblouissante leçon de danse. En justaucorps couleur peau et chaussettes noires, ils font preuve, sur la bande-son diabolique de Gai Behar et Ori Lichtik, d’une précision millimétrée pour dire les tortueux et destructeurs vertiges de l’amour. Un émerveillement !