Dans un duo drôle et insolent, Myriam Soulanges et Marlène Myrtil abordent par la danse le scandale du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. Un manifeste chorégraphique visuel et engagé qui s’achève dans une chaleur partagée.
Dix ans après Principe de précaution, les deux danseuses plongent une nouvelle fois dans cette crise sanitaire qui empoisonne les bananeraies et les populations des Antilles. Face à ce sujet toxique, c’est dans les veines de la poésie et de l’humour que les deux artistes puisent leur force de résistance. Sur fond d’archives sonores, de témoignages d’ouvriers agricoles, de musiques et photos d’époque, les danseuses engagent une danse de la révolte.
Jouant avec l’imaginaire afrofuturiste, elles se projettent dans un avenir lointain, en 2722. Désormais les bananes sont bleues, les corps ont muté.
Au diapason dans leurs combinaisons argentées, les deux artistes incarnent des cyborgs caribéens aux gestes saccadés qui n’hésitent pas à puiser aux sources du zouk. La scène transfigurée par les lumières bleues irradiantes devient un espace de revendication. De la science-fiction aux danses populaires, une performance festive et militante pour embrasser un avenir victorieux.