Rompu aux résurrections flamboyantes, le chef et claveciniste Sébastien Daucé s’empare d’une farce baroque du XVII^e siècle. Fidèle à l’humour anglais de son compositeur James Shirley, orfèvre du genre, le duo de metteurs en scène Jos Houben et Emily Wilson en restitue toute la fantaisie.

Bien avant l’opéra, existait déjà en Angleterre une forme de spectacle total d’une folle inventivité, unissant tous les arts. En témoigne l’intrigue improbable de celle-ci : Cupidon et la Mort logent dans la même auberge. Leurs chambellans par mégarde échangent leurs flèches respectives. Le résultat ? Un véritable chaos. Les jeunes amants commencent à mourir tandis que les vieillards tombent fous amoureux. Et sur scène, un divertissement chatoyant où musique, dramaturgie et danse ressuscitent ce qu’au XVII^e siècle on appelait un « mask ».

Les changements de décor à vue, les accessoires et les costumes fantaisistes, l’humour raffiné de la mise en scène concourent à faire de cette farce mythologique un festin. Tout en participant à la mise en scène, les interprètes de l’ensemble Correspondances font entendre une partition à la fois populaire et raffinée. Pas de doute, la redécouverte de ce divertissement, seul exemple à nous être parvenu au complet, s’imposait !