Le temps d’un concert, l’ombre de l’Ankou s’invite dans les murs du Théâtre de Cornouaille. Jean Lambert-wild convoque sur scène son personnage de clown blanc. Le chanteur Erik Marchand et deux musiciens partagent cet entresort poétique et clownesque, où se côtoient la mythologie bretonne et quelques taquineries sur notre relation à la mort.
Annonciatrice de la mort, guide des âmes vers l’au-delà, la figure populaire du psychopompe plane sur de nombreuses cultures, depuis le Japon jusqu’en Inde, de la Chine à l’Afrique. En Bretagne, terre de contes, l’ouvrier à la charrette répond au nom de l’Ankou.
Pour nous réconcilier avec la mort, chassée de nos sociétés modernes, Jean Lambert-wild incarne cette figure universelle sous les traits du clown Gramblanc, qui vient joyeusement perturber le concert. Aparté, distribution de feuilles volantes, adresse aux spectateurs, tirades, faux dialogues, le comédien ne manque pas d’imagination lorsque résonne la poésie de Pierre-Jakez Hélias, les textes de Catherine Lefeuvre ou les chansons populaires bretonnes qui évoquent l’Ankou. Cette création est l’occasion d’une collaboration avec le chanteur Erik Marchand accompagné, entre autres, par Didier Durassier, sonneur breton émérite de biniou.