Il voulait devenir acteur, on lui a dit d’effacer son accent chantant. Dans une autofiction musicale drôle et percutante, Benjamin Tholozan célèbre le parler vrai, celui qu’on ne devrait jamais avoir à taire. Un manifeste joyeux !

Peut-on tout dire avec un accent du Sud ? Pas si sûr, surtout quand on veut faire du théâtre à Paris. Originaire d’un village du Midi, Benjamin Tholozan a dû lisser son accent pour entrer au conservatoire et apprendre « la langue du pouvoir » : celle des médias, des institutions et du théâtre.
Pour raconter l’abandon progressif des parlers régionaux, et ce que cette perte revêt à la fois d’intime et politique, le comédien relie la grande Histoire à celle de sa famille et de ses aïeux. Il convoque sur scène la croisade contre les Albigeois, les Cathares, les comtes de Toulouse, les rois de France, le Pape, son grand-père occitan, amateur d’opéra et de corrida, sa belle-sœur d’origine maghrébine… une galerie de personnages hauts en couleur.
Accompagné en live par un musicien, Benjamin Tholozan jongle avec les mots, les accents et les souvenirs pour nous dire son amour des langues et des cultures régionales.