Seule face à un jeu de miroirs, l’actrice iranienne Mina Kavani confie le trouble et la douleur de vivre lorsqu’on est déraciné. Un récit lumineux, sensible et sensuel, pour dire les rêves de liberté, entre mémoire, révolte et reconquête de soi.
Condamnée à l’exil. Ainsi se vit et se raconte Mina Kavani, réfugiée en France depuis dix ans. Son crime ? Avoir en 2015 joué sans voile, et parfois dénudée, dans le film Red Rose de sa compatriote Sepideh Farsi. Menacée d’emprisonnement pour pornographie, celle qui, dès l’enfance, se sentait étrangère dans son propre pays a alors fui l’Iran et la dictature. Mais l’éloignement ne libère pas de l’emprise.
Mise en musique par le compositeur électro Siavash Amini, la comédienne raconte les déchirements, les rêves et l’obsession schizophrénique de ceux qui, ayant quitté leur terre natale, vivent depuis ici et ailleurs. Elle parle aussi de son amour du théâtre. Baigné des souvenirs de la maison familiale, une oasis de liberté où flottaient des vapeurs d’opium, ce seul en scène est porté par l’interprétation incandescente d’une femme à jamais privée d’une part d’elle-même.