En duo, Lucile Boulanger présente un portrait sensible de la viole de gambe. Sa musique enjambe les siècles, tissant une continuité sonore aussi somptueuse que magique.
Soliste instrumentale de l’année aux 32e Victoires de la musique classique, Lucile Boulanger s’est imposée comme l’une des figures majeures du renouveau de la viole de gambe.
En compagnie de Romain Falik au théorbe, elle retrace l’histoire d’une filiation de compositeurs, depuis le XVIIe siècle de Marin Marais, Sainte-Colombe ou Robert de Visée, jusqu’à aujourd’hui, avec des œuvres de Philippe Hersant et Claire-Mélanie Sinnhuber, spécialement composées pour elle. Son interprétation du répertoire baroque témoigne d’un long compagnonnage avec ces œuvres. Elle en maîtrise l’expressivité avec aisance. Judicieusement glissées dans le programme, les partitions contemporaines révèlent aussi sa capacité à assimiler de nouvelles écritures, en jouant sur les textures et en détournant les techniques anciennes.
« La viole de gambe est bel et bien vivante » assure la musicienne. Éclipsée au XVIIIe siècle au profit du violoncelle, révélée au grand public par le film Tous les matins du monde, l’instrument a retrouvé en Lucile Boulanger une ambassadrice d’exception.