Orphée et Eurydice renaît sous une lumière nouvelle, dans une transposition rêveuse qui en fait miroiter le charme initial. Avec huit musiciens en fosse et six chanteurs sur scène, le compositeur Othman Louati propose un opéra d’hier et d’aujourd’hui.
D’un regard, Orphée a perdu son épouse Eurydice, qu’il était pourtant allé arracher à la mort jusque dans les Enfers. Somptueusement mis en musique au XVIIIe siècle par Gluck, le célèbre drame est adapté sur un parterre de fleurs par le metteur en scène Thomas Bouvet.
Dans cette version de chambre nouvelle et raffinée, la partition reste fidèle aux harmonies et aux mélodies de Gluck. Le compositeur Othman Louati l’enrichit d’une instrumentation singulière : cuivres et bois s’affirment face aux cordes ; des percussions, une guitare électrique et les nappes d’un synthétiseur apportent des saveurs merveilleuses.
L’espoir fou, le désarroi et la douleur d’Orphée, la poignante incompréhension d’Eurydice de n’être pas regardée, en sont magnifiés. De la lumière des vivants à l’ombre des ténèbres, chaque univers sonore devient le reflet des mondes traversés par Orphée dans le mystère des fumées et des brouillards de la scénographie. L’opéra de Gluck, porté par ses airs magnifiques, devient un spectacle immersif.