Avec deux magnifiques personnages féminins en figures de proue, ce thriller romantique du XIXe siècle mêle l’intensité d’un huis clos politique à une méditation sur le pouvoir, la foi et la condition humaine. Dans la confrontation de deux reines que tout oppose, Chloé Dabert signe une tragédie à la tension implacable.
Angleterre, 1587. Depuis dix-huit ans déjà, par ordre d’Élisabeth Ière d’Angleterre, Marie Stuart reine d’Écosse est incarcérée au château de Fortingheray. La première, protestante, accuse la seconde, catholique, d’avoir comploté contre elle et finira par signer son arrêt de mort. L’écrivain allemand Friedrich Von Schiller a fait des derniers jours de la prisonnière une tragédie haletante qui questionne la liberté de l’individu face au fanatisme religieux et à la raison d’État.
Fidèle à l’ancrage historique du drame, la mise en scène de Chloé Dabert élargit le regard. Costumes, décors et vidéos donnent à l’affrontement des deux héroïnes un visage sinon contemporain, du moins intemporel. Dans l’ombre, les hommes intriguent, Élisabeth, elle, hésite, tiraillée entre son devoir de reine et ses doutes personnels. Chloé Dabert interroge les rapports de pouvoir et la place des femmes, un thème brûlant hier comme aujourd’hui.